Le couperet est tombé fin novembre 2025. Désormais, streamer vos fichiers personnels en dehors de votre réseau local n'est plus un droit acquis, mais une option payante.

Le déploiement se fait par étapes :

• Immédiat : Les utilisateurs de l'application sur appareils Roku sont les premiers touchés.
• Courant 2026 : Le blocage s'étendra à toutes les plateformes (Fire TV, Apple TV, Android TV, applications mobiles et clients tiers).

Le nouveau modèle économique

Pour retrouver votre accès distant, il faut passer à la caisse via deux options :

1. Le Remote Watch Pass : Une nouvelle formule "allégée" facturée environ 2 $/mois (ou 20 $/an).
2. Le Plex Pass complet : L'abonnement premium historique, dont le prix mensuel a d'ailleurs augmenté récemment.

En résumé : Si vous voulez lire vos médias à distance, c’est payant. Point final.

Pourquoi Plex fait ce choix (et pourquoi ça grince)

💡 La version officielle

Plex justifie ce virage par des impératifs économiques. Selon l'entreprise, maintenir l'infrastructure nécessaire au streaming distant (relais, gestion des codecs, support d'une myriade d'appareils) est devenu un gouffre financier.

Ces nouveaux revenus seraient destinés à financer des fonctionnalités futures : meilleure gestion serveur, API plus documentée et nouvelles intégrations.

⚠️ La colère des "Self-Hosters"

Pour la communauté, l'argument passe mal. Beaucoup voient ici une rupture du contrat de confiance tacite du "freemium". Les critiques fusent sur les forums et réseaux sociaux, soulignant une incohérence majeure :

• C'est notre matériel : Les utilisateurs paient déjà leurs disques durs, leur NAS et leur électricité.
• C'est notre bande passante : Le flux utilise la connexion internet de l'utilisateur.
• La fin du partage familial : L'argument "installe le serveur et invite ta famille gratuitement" s'effondre. Partager ses photos ou films de vacances avec des proches devient une charge financière.

Pour beaucoup, Plex délaisse sa base d'utilisateurs passionnés pour se transformer en un service commercial classique, trahissant l'esprit de l'auto-hébergement.

Les alternatives : Où aller si vous quittez Plex ?

Si ce changement de politique est la goutte d'eau qui fait déborder le vase, sachez que l'herbe est verte ailleurs. Voici les meilleures solutions pour conserver votre liberté :

🥇 Le choix de la rédaction : Jellyfin

C’est sans doute le grand gagnant de cette débâcle. Jellyfin est un fork open-source d'Emby, totalement gratuit et sans aucune fonctionnalité cachée derrière un paywall.

• Les + : Gestion complète (films, séries, musique, livres), multiplateforme, respect total de vos données.
• Le verdict : La réponse la plus cohérente pour ceux qui refusent par principe de payer pour accéder à leur propre matériel.

🥈 Le challenger : Emby

Très proche de Plex dans son interface et sa simplicité, Emby est une solution robuste.

• Note : L'application de base est gratuite, mais attention, certaines fonctions avancées (comme le transcodage matériel ou l'accès via certaines apps TV) peuvent nécessiter une licence "Emby Premiere".

🥉 Pour le local pur : Kodi

Si vous n'avez finalement pas besoin d'accès distant et que vous voulez juste transformer un Raspberry Pi ou un PC en bête de course multimédia, Kodi reste le roi indétrônable de la lecture locale.

Plex vient de faire un choix purement utilitariste. C'est compréhensible pour une entreprise qui cherche la rentabilité, mais c'est une petite trahison pour la communauté des "homelabers" qui ont fait le succès de Plex.

Imposer un loyer pour accéder à des données que l'on héberge soi-même ressemble à un changement de paradigme inquiétant. Heureusement, la nature a horreur du vide (et les geeks ont horreur des abonnements forcés) : c'est probablement le moment idéal pour tester Jellyfin et reprendre le contrôle total de votre médiathèque.