Selon les données de JATO Dynamics, BYD a immatriculé 7 231 véhicules 100 % électriques contre 7 165 pour Tesla en avril dernier. Une différence de seulement 66 unités, certes, mais qui témoigne de la montée en puissance fulgurante du constructeur chinois. Encore quasi inconnu hors des Pays-Bas et de la Norvège en 2022, BYD a depuis lancé huit modèles sur plus de 30 marchés européens.

Le Sealion 7, rival désigné du Model Y, incarne cette offensive frontale. À l’opposé, Tesla voit ses livraisons chuter : -49 % en avril 2025 en Europe, et -13 % au premier trimestre à l’échelle mondiale. Une tendance préoccupante.

La stratégie payante de BYD !

Alors que les taxes imposées par l’Union européenne sur les voitures électriques fabriquées en Chine menaçaient leur essor, BYD a su rebondir avec une stratégie hybride. En plus de ses BEV, la marque chinoise mise sur les hybrides rechargeables (PHEV), qui ne sont pas (encore) concernés par les droits de douane. Résultat : une hausse de 546 % des immatriculations de PHEV chinois en un an.

BYD s’est même payé le luxe de dépasser Fiat, Seat et Dacia sur certains marchés comme le Royaume-Uni et la France. Son Dolphin Surf, vendu à moins de 23 000 euros, attire une clientèle sensible au prix, sans sacrifier l’autonomie.

Le mois d’avril confirme la transition énergétique à l’œuvre : 26 % des nouvelles immatriculations sont des véhicules électriques ou hybrides rechargeables, un record. Les BEV seuls représentent 17 %, contre 13,4 % en avril 2024.

Mais comme le souligne Felipe Munoz de JATO Dynamics, cette croissance ne compense pas encore la baisse des ventes de véhicules thermiques. L’électrique progresse, mais son impact reste marginal à l’échelle du marché global.

@BYD Seal

Tesla en perte de vitesse

Tesla, autrefois seul sur le trône, semble en déclin. Le Model Y, qui n’a été renouvelé qu’après cinq ans, peine à maintenir son attrait face à une concurrence de plus en plus affûtée. De plus, les controverses entourant Elon Musk nuisent à l’image de la marque, notamment en Europe.

Pendant ce temps, des modèles comme la Skoda Elroq (8 000 unités), le Renault 5 ou le Volkswagen ID.7 (en hausse de 640 %) grignotent des parts de marché. Le Renault Clio, toutes motorisations confondues, reprend même la tête des immatriculations en avril pour la première fois depuis 2020.

Et maintenant ?

Le leadership de BYD sur un seul mois ne signifie pas que Tesla est hors-jeu. L’américain reste tributaire de ses cycles trimestriels de livraison, et un retour en force est toujours possible. Mais la dynamique est claire : BYD avance vite, avec une offre large, compétitive, et une implantation locale en expansion (notamment avec son usine prévue en Hongrie).

Pour Tesla, il devient urgent de revoir sa stratégie produit et de regagner la confiance d’un marché européen en pleine mutation.