Des prix qui explosent

Depuis octobre 2025, Microsoft a réorganisé son offre Game Pass en profondeur. Objectif affiché : enrichir le service, proposer plus de contenu, mais... à un prix bien plus élevé.

Voici les nouveaux tarifs annoncés (France / euro) :

• Game Pass Essential (ancien Core) : 8,99 €/mois — garde un catalogue restreint (plus de 50 jeux), accès multijoueur et cloud gaming inclus.
• Game Pass Premium (ancien Standard) : 12,99 €/mois — bibliothèque de plus de 200 jeux sur console + PC, cloud gaming illimité, mais les jeux Xbox sortent *dans les 12 mois* (sauf exceptions comme Call of Duty).
• Game Pass Ultimate : 26,99 €/mois (contre 17,99 €/mois auparavant) — plus de 400 jeux PC + console, plus de 75 jeux « day one » par an, Ubisoft+ Classics, Fortnite Crew (inclus à partir de novembre) et améliorations du cloud gaming.
• PC Game Pass (abonnés existants) : passe de 11,99 € à 14,99 €/mois.

À ces hausses s’ajoutent quelques nouveautés : intégration d’Ubisoft+ Classics, du cloud gaming amélioré, des avantages exclusifs comme Fortnite Crew, et des promesses de plus de 75 jeux "day one" par an.

Mais pour beaucoup, cela ne suffit pas à faire passer la pilule.

@Microsoft

Un tollé sur la toile

La réaction des joueurs ne s’est pas fait attendre. Le hashtag #CancelGamePass est devenu viral sur X (ex-Twitter), Reddit s’est enflammé, et de nombreux créateurs de contenu ont exprimé leur déception voire leur colère.

Pire : le site Xbox de gestion des abonnements a été temporairement surchargé, signe d’une vague massive de résiliations. De nombreux joueurs affirment avoir annulé leur abonnement dans la foulée, dénonçant une hausse "démesurée" et "injustifiée".

Sur les forums, les critiques fusent :

“À ce prix-là, je préfère acheter mes jeux un par un.”

“J’ai adoré le Game Pass... mais là, c’est terminé.”

Microsoft se justifie... timidement

Face au backlash, Microsoft tente de calmer le jeu. Dans une déclaration officielle, un représentant de la firme a reconnu que “les hausses de prix ne sont jamais amusantes”, tout en défendant l’enrichissement du service.

Mais l’argument ne convainc pas : de nombreux joueurs estiment que les ajouts (Ubisoft+, cloud, etc.) ne concernent qu’une minorité. Pour le joueur moyen, l’offre Ultimate n’est plus aussi rentable qu’avant, surtout si l'on ne joue pas à une dizaine de jeux chaque mois.

Et surtout, le bond de 50 % d’un coup passe mal. On est loin d’un ajustement progressif ou d’un palier intermédiaire.

Une stratégie risquée

Microsoft joue ici une carte très ambitieuse, voire dangereuse. En misant sur une offre "premium", la firme cherche probablement à :

• Rentabiliser un service coûteux (négociations avec les éditeurs, développement du cloud, acquisitions)
• Cibler les joueurs les plus engagés (multi-plateformes, usage intensif)
• Se détacher du modèle traditionnel basé sur la vente de consoles et de jeux à l’unité

Mais cela implique de sacrifier une partie du public plus occasionnel, celui qui faisait du Game Pass une porte d’entrée accessible au monde Xbox.

Autrement dit : Microsoft transforme son abonnement de "Netflix du jeu vidéo" en une offre haut de gamme réservée à une élite de joueurs passionnés. Le risque ? Créer une fracture dans sa communauté, et perdre l’avantage concurrentiel qui faisait du Game Pass un modèle unique.

Et maintenant, quel avenir pour Xbox ?

L’avenir de la marque Xbox pourrait bien se jouer dans les prochains mois. Microsoft espère sûrement que la tempête passera, que les désabonnés reviendront, et que les ajouts futurs justifieront le nouveau tarif.

Mais plusieurs signaux sont inquiétants :

• L’image de Xbox se détériore dans l’opinion publique
• Les joueurs fidèles commencent à douter de la "vision" de Microsoft
• La concurrence (Steam, Epic, PlayStation, Switch) reste active et parfois plus abordable

Et surtout, cette décision intervient dans un contexte plus large où les modèles par abonnement sont de plus en plus remis en question, que ce soit dans la vidéo, la musique ou les jeux. Les hausses de prix deviennent fréquentes... mais la patience des utilisateurs, elle, ne l’est pas.

En 2025, une question simple mais cruciale se pose : Microsoft prend-il le risque de transformer la Xbox en une plateforme élitiste, délaissant l’accessibilité qui faisait sa force ?